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Fanchette, servante chez le docteur Rouget, à Issoudun, à la fin du xviiie siècle ; grosse Berrichonne qui, avant la Cognette, était réputée la meilleure cuisinière de la ville (La Rabouilleuse).

Fanjat, médecin quelque peu aliéniste, oncle de la comtesse Stéphanie de Vandières ; elle passait pour avoir péri dans le désastre de la campagne de Russie ; il la retrouva et la recueillit, folle, auprès de Strasbourg, en 1816. Il l’amena dans les environs de l’Isle-Adam (Seine-et-Oise), à l’ancien couvent des Bons-Hommes, l’y soigna avec une tendre sollicitude et eut la douleur de la voir mourir, en 1819, dans une scène tragique, où, recouvrant tout d’un coup la raison, elle reconnut son ancien amant, Philippe de Sucy, qu’elle n’avait pas revu depuis 1812 (Adieu).

Fanny, vieille domestique au service de lady Brandon, à la Grenadière[1], sous la Restauration ; elle ferma les yeux à sa maîtresse, qu’elle adorait, puis emmena les deux enfants de celle-ci chez une cousine à elle, ancienne couturière retirée à Tours, rue de la Guerche[2], où elle pensait vivre avec eux ; mais l’aîné des fils de lady Brandon s’engagea dans la marine et mit son frère au collège, sous la surveillance de Fanny (La Grenadière).

Fanny, jeune fille romanesque, pâle et blonde ; la fille unique d’un banquier de Paris. — En demandant un soir, chez son père, au Bavarois Hermann une « histoire allemande qui fît peur », elle amena innocemment la mort de Frédéric Taillefer, coupable, dans sa jeunesse, d’un assassinat ignoré, précisément raconté devant lui par l’étranger (L’Auberge rouge).

Fario, vieil Espagnol, prisonnier de guerre à Issoudun, sous l’Empire. — Après la paix, il resta dans le pays, où il fit un petit commerce de grains. Il était de Grenade et avait été paysan. Il fut en butte à de fort méchants tours, de la part des « chevaliers de la désœuvrance », et il s’en vengea, en portant un coup de couteau à leur chef, Maxence Gilet. Cette tentative d’assassinat fut, un moment, imputée à Joseph Bridau. Fario finit par satisfaire pleinement

  1. La Grenadière existe encore aujourd’hui, d’après notre ami Renault, du journal Le Balzac.
  2. La rue de la Guerche s’appelle aujourd’hui rue Marceau.