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Elle demeurait, alors, rue Feydeau. Euphrasie prétendit que, dans sa première jeunesse, elle avait passé des jours et des nuits, en vue de nourrir un amant qui l’avait laissée pour un héritage. Avec la brune Aquilina, Euphrasie prit part à une orgie fameuse, chez Frédéric Taillefer, rue Joubert, en compagnie d’Émile Blondet, de Rastignac, de Bixiou et de Raphaël de Valentin. On la vit ensuite, au Théâtre-Italien, avec l’antiquaire centenaire qui vendit à Raphaël la célèbre « peau de chagrin » : elle dévorait les trésors du vieux marchand (Melmoth réconcilié. — La Peau de Chagrin).

Europe, nom d’emprunt de Prudence Servien. — Voir ce dernier nom.

Évangélista (Madame), née Casa-Réal, en 1781, d’une grande famille espagnole descendant collatéralement du duc d’Albe et alliée aux Claës (de Douai) ; créole venue à Bordeaux, en 1800, avec son mari, gros financier espagnol. Restée veuve, en 1813, avec sa fille. Elle ignorait la valeur de l’argent et n’avait jamais su résister à ses caprices. Aussi dut-elle, un matin de 1821, faire appeler le brocanteur-expert Élie Magus, pour l’estimation de ses magnifiques diamants, au milieu desquels figurait certain « discreto », pierre superbe, antique et historique. Lasse de la vie de province, elle favorisa le mariage de sa fille avec Paul de Manerville, afin de suivre le jeune ménage à Paris, où elle rêvait de paraître en grand équipage et d’exercer encore de la puissance. Elle se montra, d’ailleurs, très astucieuse dans le règlement des intérêts relatifs à ce mariage, où maître Solonet, son notaire, épris d’elle au point de désirer l’épouser, la défendit chaudement contre maître Mathias, tabellion des Manerville. Sous les apparences d’une femme excellente, elle savait, comme Catherine de Médicis, haïr et attendre (Le Contrat de Mariage).

Évangélista (Natalie), fille de madame Évangélista ; mariée à Paul de Manerville. — Voir ce dernier nom.

Évelina, jeune fille noble, riche et bien élevée, d’une austère