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Estorade (Baron, puis comte de l’), petit gentilhomme de Provence, père de Louis de l’Estorade ; vieillard très chrétien et assez avare, qui thésaurisa pour son fils. — Il perdit sa femme vers 1814, morte du chagrin qu’elle éprouva de ne pas revoir ce fils dont on n’avait plus eu de nouvelles depuis la bataille de Leipzig. M. de l’Estorade fut un excellent grand-père. Il mourut à la fin de 1826 (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).

Estorade (Louis, chevalier, puis vicomte et comte de l’), pair de France, président de chambre à la cour des comptes, grand officier de la Légion d’honneur, né en 1787 ; fils du précédent. — Après avoir été longtemps soustrait à la conscription sous l’Empire, il dut être envoyé à l’armée en 1813 et servit en qualité de garde d’honneur. À Leipzig, il fut pris par les Russes et ne reparut en France que sous la Restauration. Il eut beaucoup à souffrir en Sibérie ; à trente-sept ans, il en paraissait cinquante. Pâle, maigre, taciturne, un peu sourd, il ressemblait assez au chevalier de la Triste-Figure ; il parvint pourtant à se faire agréer de Renée de Maucombe, qu’il épousa, sans dot, d’ailleurs, en 1824. Poussé par sa femme, devenue ambitieuse dès qu’elle fut mère, il quitta la Crampade, domaine provençal, et, quoique très ordinaire, arriva aux plus hautes fonctions. Il mourut à Paris, en juin 1841, d’une angine gangreneuse (Mémoires de Deux Jeunes Mariées. — Le Député d’Arcis. — La Famille Beauvisage).

Estorade (Madame de l’), née Renée de Maucombe, en 1807, d’une très ancienne famille provençale, établie dans la vallée de Géménos, à vingt kilomètres de Marseille. — Élevée au couvent des carmélites de Blois, elle s’y lia avec Louise de Chaulieu : les deux amies restèrent en relations constantes ; elles échangèrent, pendant plusieurs années, une longue correspondance sur la vie, l’amour et le mariage, où la sage Renée donnait à la passionnée Louise des conseils de raison et de prudence peu suivis. En 1836, madame de l’Estorade accourut de la province, pour assister aux derniers moments de son amie, devenue madame Marie Gaston. Mariée à l’âge de dix-sept ans dès qu’elle fut sortie du couvent, Renée de Maucombe donna trois enfants à son mari, qu’elle n’aima jamais d’amour, et se livra, tout entière, aux devoirs de la maternité (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).