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fut pendant plusieurs années très heureux, avec un amour partagé et dans la plus large aisance : Desmarets possédait deux cent cinquante mille francs de rente. Il habitait, en 1820, avec sa femme, un grand hôtel de la rue Ménars. Dans les premiers temps de son mariage, il tua en duel, sans que madame Desmarets en sût rien, un homme qui l’avait calomniée. Le bonheur parfait, dont jouissait ce couple si bien assorti, finit brusquement par la mort de la femme atteinte au cœur des soupçons que son mari eut, un instant, sur sa fidélité. — Desmarets, veuf, vendit sa charge au frère de Martin Falleix et quitta Paris, désespéré (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants). M. et madame Desmarets furent invités au fameux bal de César Birotteau, en 1818 ; après la faillite du parfumeur, l’agent de change donna, avec bienveillance, d’utiles conseils pour le placement des fonds amassés péniblement dans le but de désintéresser complètement les créanciers (César Birotteau).

Desmarets (Madame Jules), femme du précédent, fille naturelle de Bourignard, dit Ferragus, et d’une femme mariée qui passait pour sa marraine. — Elle n’avait pas d’état civil ; lorsqu’elle épousa Jules Desmarets, son nom de Clémence et son âge furent constatés par un acte de notoriété publique. Madame Desmarets fut, malgré elle, aimée d’un jeune officier de la garde royale, Auguste de Maulincour. — Elle fréquentait les Nucingen. Les visites que madame Desmarets faisait secrètement à son père, homme mystérieux, inconnu de son mari, amenèrent la perte d’un bonheur absolu ; Desmarets se crut trahi, et elle mourut de ces soupçons, en 1820 ou 1821. Les restes de Clémence, d’abord portés au Père-Lachaise, furent ensuite déterrés, brûlés et envoyés à Jules Desmarets par Bourignard aidé de douze amis, afin de contenter ainsi la plus poignante des douleurs conjugales (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants). M. et madame Desmarets étaient souvent désignés sous le nom de M. et madame Jules. Au bal donné par César Birotteau, le 17 décembre 1818, Madame Desmarets brilla comme la plus belle, au dire même de la femme du parfumeur (César Birotteau).

Desmarets, notaire à Paris, sous la Restauration ; frère aîné