Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paris, fournit d’articles de lingerie et de toilette l’amant de Coralie (Illusions perdues).

Collin (Jacques), né en 1779. — Élevé chez les pères de l’Oratoire, il poursuivit ses études jusqu’à la rhétorique, fut ensuite placé, par sa tante Jacqueline Collin, dans une maison de banque ; mais, accusé d’un faux, probablement commis par Franchessini, il prit la fuite. Plus tard, envoyé au bagne, il y resta de 1810 à 1815, s’en évada, vint à Paris, se fixa, sous le nom de Vautrin, à la pension Vauquer, y connut Rastignac tout jeune, s’intéressa à lui, le conseilla, et tenta de le marier avec Victorine Taillefer, à qui il avait procuré une riche dot en faisant tuer son frère dans un duel par Franchessini. Arrêté en 1819 par Bibi-Lupin, chef de la police de sûreté, il fut renvoyé au bagne, s’en évada de nouveau en 1820, et reparut à Paris sous le nom de Carlos Herrera, chanoine honoraire du chapitre de Tolède. Il sauve alors du suicide Lucien de Rubempré et prend la direction de la vie du jeune poète : inculpé, avec lui, de l’assassinat d’Esther Gobseck, qui, en réalité, s’était empoisonnée, Jacques Collin put se justifier de ce crime et réussit à devenir, en 1830, chef de la police de sûreté sous le nom de Saint-Estève. Il resta dans cette position jusqu’en 1845. Avec ses douze mille francs d’appointements, trois cent mille francs dont il hérita de Lucien de Rubempré et le produit d’une fabrique de cuirs vernis à Gentilly, Jacques Collin était riche (Le Père Goriot. — Illusions perdues. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin. — Le Député d’Arcis). Jacques Collin avait eu, dans sa jeunesse, un fils de Catherine Goussard, jeune Champenoise, fille naturelle de Danton. Il ne retrouva ce fils, Dorlange-Sallenauve, que vers 1840, implora de lui la reconnaissance de sa paternité et en surveilla avec sollicitude la naissante fortune et les progrès dans le monde. À cette époque, Jacques Collin, un instant aide-jardinier chez Sallenauve, sous le nom de père Jacques, se faisait appeler Halpertius ou Halphertius et figurait un Suédois épris de musique et de philanthropie ; il protégeait Luigia, l’ancienne gouvernante de Sallenauve, devenue une cantatrice célèbre. L’ex-forçat finit chancelier de la police et de la santé publique dans une principauté italienne, à la fin du règne de Louis-Philippe ; il fut tué par le faux monnayeur Schirmer (Le Comte