Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

chands de draps rue Saint-Denis (La Maison du Chat qui pelote).

Camusot de Marville, fils du premier lit de Camusot, le marchand de soieries ; né vers 1794. — Il prit, sous Louis-Philippe, le nom d’une terre et d’herbages normands (Marville), pour se distinguer d’un frère du second lit ; en 1824, juge d’instruction à Alençon, il contribua à faire rendre une ordonnance de non-lieu en faveur de Victurnien d’Esgrignon, coupable d’un faux (Le Cousin Pons. — Le Cabinet des Antiques). En 1828, juge à Paris, il fut désigné pour remplacer Popinot dans le tribunal chargé de se prononcer sur la demande en interdiction présentée par madame d’Espard contre son mari (L’Interdiction). Au mois de mai 1830, en qualité de juge d’instruction, il avait fait un rapport concluant à l’élargissement de Lucien de Rubempré, accusé de l’assassinat d’Esther Gobseck ; mais le suicide du poète rendit inutile la mesure proposée ; cette mort renversait momentanément les projets ambitieux du magistrat (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin). Camusot de Marville avait été président du tribunal de Mantes ; en 1844, il était président de la cour royale de Paris et commandeur de la Légion d’honneur. À cette époque, il habitait dans une maison de la rue de Hanovre, achetée par lui en 1834, où il recevait son cousin le musicien Pons. Le président de Marville fut nommé député en 1840 (Le Cousin Pons).

Camusot de Marville (Madame), née Thirion (Marie-Cécile-Amélie), en 1798 ; fille d’un huissier du cabinet de Louis XVIII, femme du magistrat. — En 1814, elle fréquentait l’atelier du peintre Servin, qui faisait un cours pour les jeunes filles ; cet atelier était divisé en deux clans : mademoiselle Thirion dirigeait le parti de la noblesse, quoique d’origine roturière, et persécutait Ginevra di Piombo, du parti bonapartiste (La Vendetta). En 1818, elle fut invitée, avec son père et sa mère, au fameux bal de César Birotteau ; à cette époque, il était question de la marier à Camusot de Marville (César Birotteau). Ce mariage eut lieu en 1819, et, immédiatement, l’impérieuse jeune fille s’empara de l’esprit du juge, qu’elle faisait agir absolument à son gré et dans l’intérêt de son ambition déme-