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manie des constructions, mais en occupant seulement une étendue telle, comme dit Caton, que les bâtiments de la ferme n’en cherchent pas le terrain, ni le terrain les édifices. Nous allons maintenant faire connaître toutes les conditions désirables pour l’établissement d’une ferme. Le bâtiment qu’on se propose d’élever doit être établi dans un lieu salubre, et sur le point le plus salubre de ce lieu : car lorsque l’air qui environne les constructions est vicié, il est pour eux une cause multipliée de maladies. Quelques localités souffrent peu des chaleurs du solstice d’été, mais sont en proie aux froids les plus cuisants de l’hiver : telle est Thèbes en Béotie ; quelques autres ont un hiver tiède, mais durant l’été sont cruellement embrasés : c’est ce qu’on rapporte de Chalcis en Eubée. Il faut donc chercher un air tempéré par le chaud et la fraîcheur, tel qu’on l’obtient sur le flanc d’une colline, où l’on ne soit pas, durant l’hiver, engourdi par les frimas, ni pendant l’été, rôti par les ardeurs du soleil ; en s’établissant sur le sommet d’une montagne, on aurait à souffrir du moindre souffle du vent et des pluies qui y sévissent toute l’année. La meilleure position est donc celle que présente le milieu d’une colline, où le sol s’élève par une pente douce,. afin que, si un torrent formé par les orages vient à rouler de la cime du coteau, il ne puisse détruire les fondements des édifices.

De l’eau.

V. Qu’au dedans ou aux confins de l’exploitation coule un ruisseau qui ne tarisse jamais ; que le bois et la pâture soient à proximité. Si l’on manque d’eau courante, il faut près de là chercher un puits dont l’eau ne soit ni à une grande profondeur, ni de saveur amère