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Préceptes que doivent observer les agriculteurs.

I. CELUI qui s’applique à l’agriculture doit savoir qu’il est obligé d’appeler à son aide ces trois choses qui remontent à l’antiquité la plus reculée : la prudence en affaires, les moyens de dépense, la volonté d’agir ; car, comme dit Tremellius, on ne possédera un domaine très bien cultivé qu’en réunissant le savoir, le pouvoir et le vouloir. En effet, la science et la volonté ne suffiront à personne sans la faculté de faire les dépenses que les travaux exigent. La volonté de faire ou de dépenser ne servira guère non plus sans la connaissance de l’art, parce que le principal en toute entreprise, est de savoir ce qu’il faut faire : cette maxime est surtout nécessaire en agriculture, dans laquelle la volonté et les moyens pécuniaires, sans la science, occasionnent souvent de grands dommages aux maîtres, puisque le travail exécuté sans expérience rend les dépenses inutiles. En conséquence, un père de famille diligent, qui a vraiment à cœur de trouver dans la culture les moyens d’accroître sa fortune, aura soin surtout de consulter en tout point les agriculteurs les plus instruits de son temps, d’étudier à fond les notes laissées par les anciens, et d’apprécier leur sentiment et leurs préceptes, afin de s’assurer si tout ce qu’ils ont prescrit répond à