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la marcotte enracinée rez terre, près du premier nœud pour que le nouveau jet sortît du bois dur. L’expérience, cette maîtresse des arts, nous a enseigné, au contraire, qu’on doit disposer les pousses des marcottes dès leur première année, et ne pas permettre à la vigne, luxuriante de feuillages superflus, de jeter trop de bois, et qu’il ne faut pas non plus la refréner autant que les anciens le prescrivaient, en la coupant tout entière, ce qui lui est très préjudiciable. En effet, lorsqu’on a pratiqué l’amputation rez terre, les jeunes plants, atteints d’une blessure à laquelle ils ne sauraient guère survivre, meurent pour la plupart, et, s’il en est qui aient assez de vigueur pour survivre, ils ne produisent que des sarments peu féconds ; et tous les vignerons sont en cela d’accord que les pampres qui pullulent sur le bois dur donnent rarement du fruit. Il faut donc ; adopter un moyen terme, en ne coupant point la marcotte rez terre, et en ne provoquant pas un trop grand essor des pousses ; on doit remarquer le jet de l’année précédente, pour laisser, au-dessus du point de départ du vieux sarment, un ou deux yeux desquels sortiront les nouveaux jets.

De l’échalassement de la vigne, et de l’appui dit cautère.

XII. Après la taille de la vigne suit le travail de l’échalassement. Il est vrai que cette première année n’exige pas encore des pieux ou des échalas très forts : car j’ai remarqué que, le plus souvent, la vigne qui est jeune s’arrange mieux d’un appui médiocre que d’une grosse perche. C’est pour cela que nous placerons, auprès de chaque vigne, deux roseaux secs, de peur que, nouveaux, ils ne prennent racine ; ou, si la nature du lieu ne s’y oppose pas, nous poserons de vieux piquets auxquels, vers le bas,