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par les dépôts de bois, ni foulé aux pieds par les ouvriers qui enlèvent les branches et les troncs d’arbres. Il importe beaucoup que le terrain travaillé reste soulevé et, s’il se peut, vierge de toute impression du pied, afin que, également meuble, il laisse facilement pénétrer les racines du jeune plant, de quelque côté qu’elles cherchent à s’étendre, et pour que, par sa dureté, la terre ne s’oppose pas à leur tendance à prendre de l’accroissement ; mais, au contraire, les reçoive dans son sein comme une tendre nourrice, s’imbibe des eaux pluviales pour les répartir à cette jeune famille, et concoure en toutes ses parties à soir éducation. Dans la plaine la terre sera remuée à la profondeur de deux pieds et demi ; à trois pieds sur les pentes légères, et à quatre pieds sur les collines rapides : sans cette précaution l’entraînement ordinaire de la partie supérieure vers le point inférieur laisserait à peine l’épaisseur de sol labouré nécessaire à la plantation, à moins cependant qu’on n’ait élevé les talus beaucoup plus haut qu’en plaine. Dans le fond des vallées, il ne convient pas d’enfoncer la vigne à moins de deux pieds ; car il vaudrait mieux n’en pas planter, que de la suspendre à la surface du sol. Pourtant, si des sources marécageuses se présentent, comme dans le territoire de Ravenne, elles s’opposent à ce que le plant soit enfoncé au-dessous d’un pied et demi. On ne doit pas commencer ce travail, comme le font plusieurs agriculteurs de nos jours, en élevant peu à peu le sillon et parvenant en deux ou trois reprises à la profondeur que l’on donne ordinairement au labour à la houe ; mais, sans interruption, on conduira au cordeau avec égalité toute la fosse dont les côtés seront bien droits, on rejettera derrière soi la terre remuée, et on continuera de creuser jusqu’à ce que l’on soit parvenu au point de profondeur déterminé. Alors on dirigera également le cordeau