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la Bétique. Dans les pays sujets à ces vents, on fera mieux de les tourner vers le point du ciel d’où souffle l’aquilon ou le favonius. Dans les provinces brûlantes, telles que l’Égypte et la Numidie, l’exposition du nord est la seule qui convienne. Après avoir examiné soigneusement toutes ces questions, occupons-nous du labourage de la terre au moyen de la houe.

Comment la terre doit être défoncée à la houe.

XIII. Il est à propos de faire connaître cette culture aux futurs agriculteurs tant de l’Italie que des provinces ; car pour les contrées lointaines et reculées, on n’est pas dans l’usage de retourner et de travailler la terre comme nous : on y plante ordinairement les vignes dans des fosses ou dans des tranchées faites à la charrue. Voici comment on les plante dans des fosses. Ceux qui ont l’habitude de pratiquer cette méthode creusent le sol à une profondeur de deux pieds, sur une longueur de trois environ, et sur la largeur déterminée par celle de l’instrument ; ils étendent à l’opposé l’une de l’autre les marcottes, du fond de la fosse à ses parois, et les font monter ainsi courbées ; puis ramènent la terre pour recouvrir, ayant soin de laisser deux yeux au-dessus du sol ; enfin ils aplanissent le terrain. On poursuit l’opération sur une même ligne, en laissant entre les fosses des bancs de même longueur qu’elles ; puis, ayant laissé cet intervalle, soit qu’on emploie la charrue, soit qu’on se serve de la houe à deux dents, on termine les rangées. Si la terre n’est travaillée qu’à la bêche, on ne laissera pas moins de cinq pieds d’intervalle entre chaque ligne, et sept au plus ; mais si on emploie le bœuf et la charrue, la moindre distance sera de sept pieds, et elle pourra s’étendre jusqu’à dix. Quelques personnes cependant plantent toute sorte de vignes à la distance de dix