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cette fertilité. Au surplus, il n’est pas raisonnable d’établir une pépinière de vignes dans une terre tout à fait maigre, puisque la majeure partie des marcottes y dépérit, et que ce qui survit n’est que tardivement propre à la transplantation. C’est donc un sol médiocre et modérément sec qui convient le mieux à la pépinière. Avant tout il doit être foui avec la houe à deux dents, qui pénétrera jusqu’à deux pieds et demi et retournera la terre ; ensuite on ménagera des espaces de trois pieds pour recevoir les marcottes, et l’on placera bien alignées six cents marcottes, qui occuperont un espace de deux cent quarante pieds. A ce compte, la totalité du jugère emploiera vingt-quatre mille plants. Mais, avant ce travail, il faut examiner et choisir les crocettes : car, ainsi que je l’ai souvent répété, le point fondamental de l’opération est l’emploi de la variété de vignes reconnue la plus parfaite.

Quel doit être le sarment à propager, et sur quelle partie de la vigne il doit être cueilli.

VI. Il y a deux choses à considérer dans le choix du plant : il ne suffit pas que la mère à laquelle on emprunte la race soit féconde, on doit être guidé par un motif plus délicat qui fera prendre sur les parties du cep les rameaux producteurs, et parmi ceux-là les plus fertile. Or, on ne doit pas considérer comme féconde la vigne dont on recherche la progéniture, par cela seul qu’elle produit beaucoup de grappes : car cette abondance peut provenir, ou de l’étendue du cep ou de la multiplicité de ses sarments ; on ne pourra pas dire néanmoins qu’une vigne est fertile lorsqu’elle ne présente qu’une grappe sur chacun de ses rameaux : mais si chacun d’eux est chargé de plusieurs raisins, si sur le bois nombreux chaque bourgeon fructifie, si enfin il sort du tronc des sarments qui donnent quelques fruits, et si les rejetons