Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée

médiocre et commun, afin d’amener plus promptement et sans contestation à mon avis ceux qui, faute de le connaître, n’osent s’adonner à ce genre de culture. Ce revenu de marcottes obtenues par le travail de la houe, doit donc, ainsi que l’espoir des vendanges, nous déterminer à la plantation des vignes. Nous venons de prouver qu’il est raisonnable d’en planter, nous allons maintenant donner des préceptes pour leur culture.

Ce que doit observer celui qui crée un vignoble.

IV. Le cultivateur qui veut établir un vignoble, ne doit se fier, pour l’achat de ses marcottes, à personne plus qu’à lui-même. Il ne cultivera que l’espèce de ceps qu’il a déjà éprouvée chez lui, et en fera une pépinière d’où il tirera le plant nécessaire pour garnir son champ. Les espèces qui sont apportées de diverses contrées lointaines se familiarisent plus difficilement avec notre sol que celles qui sont nées dans le pays et, comme tout étranger, redoutent les changements de climat et de lieu. On ne saurait compter avec certitude sur la bonté de leur produit, car rien ne prouve que le cultivateur qui les a plantées en a soigneusement examiné l’espèce et éprouvé la bonté. C’est pourquoi l’espace de deux ans ne nous semble pas trop long pour s’assurer que le plant qu’on veut transplanter mérite les soins que cette opération réclame, puisqu’il importe tant, comme je l’ai dit, de ne mettre en terre que des espèces d’une excellente nature. Ensuite on ne perdra pas de vue qu’il faut mettre le plus grand soin dans le choix du lieu qu’occuperont les