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perdre le temps à ses élèves dans la recherche d’une nomenclature impossible à fixer : il se bornera, suivant le précepte de Celse, et comme avant lui l’avait prescrit M. Caton, à conseiller de ne planter d’autres espèces de vignes que celles qui jouissent d’une juste réputation, de ne conserver que celles dont l’expérience aura confirmé les qualités, et les plus généreuses, ainsi que dit Jules Grécinus, si le pays est situé dans des conditions telles qu’elles engagent à planter des vignes de renom. Là où il n’y a rien ou peu de chose qui dicte cette détermination, il vaut mieux rechercher la fécondité, qui ne sera jamais aussi inférieure en prix qu’elle sera supérieure en abondance. Au reste, je dirai bientôt en son lieu ce que je pense au fond de ces conseils, quoique je les aie déjà approuvés un peu plus haut : car mon projet est d’enseigner à constituer des vignes fécondes et qui produisent en même temps un vin de qualité.

Que rien ne convient mieux aux paysans que la culture de la vigne.

III. Maintenant, avant de parler de la plantation des vignes, je ne crois pas étranger à mon sujet de jeter, en quelque sorte, les fondements de la discussion que je vais entreprendre, en examinant et jugeant si la culture d’un vignoble peut enrichir un père de famille. En effet, il serait à peu près inutile d’enseigner à planter des vignes, tant qu’on n’a pas décidé s’il convient d’en posséder. C’est ce dont on doute si généralement que beaucoup de personnes évitent et redoutent une terre disposée en vignoble, et considèrent comme préférable la possession des prés, des pâturages et des taillis. Pour les vignes mariées aux arbres, c’est, même parmi les auteurs, le sujet de grands débats : Saserna repoussant ce genre d’exploitation, Treniellius lui donnant hautement son suffrage. Cette question sera pour nous, plus tard, le sujet d’un