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dit Celse, l’albuélis réussit mieux sur l’arbre que sur le joug, au haut de l’arbre qu’au bas ; elle est très féconde en rameaux et en raisins. Quant aux petites vignes grecques, telles que les maréotiques, les thasiennes, les psithiennes, les sophorties, le goût de leurs productions est délicat, mais dans nos contrées elles donnent peu de grappes, leurs grains sont petits, et on en obtient peu de vin. Cependant l’inerticule noire, que quelques Grecs appellent améthyste, peut en quelque sorte prendre place dans la seconde tribu, parce que son vin est bon et n’incommode nullement : avantage qui lui procure son nom, vu qu’elle passe, quoiqu’elle ne soit pas insipide au goût, pour n’avoir aucune action sur les nerfs. Celse place au troisième degré les vignes qui ne se recommandent que par leur fécondité : telles que les trois helvénacies, dont les deux grandes variétés ne sont pas plus estimées l’une que l’autre, la qualité et l’abondance de leur vin ne suffisant point pour établir une préférence. L’une d’elles, qui a reçu des habitants des Gaules la dénomination démarque, n’offre qu’un vin médiocre ; l’autre, qu’ils appellent la longue et aussi l’avare, ne donne qu’une liqueur trouble et même moins abondante que ne semble le faire espérer d’abord le nombre de ses grappes. La plus petite et la meilleure de ces trois variétés se reconnaît facilement à sa feuille, qui est beaucoup plus ronde que celle des deux premières : elle mérite des éloges, parce qu’elle supporte très bien les sécheresses ; parce qu’elle endure le froid, pourvu qu’il ne soit pas accompagné de pluies ; parce qu’en certaines localités son vin se conserve très longtemps, et surtout parce qu’elle est la seule qui, par sa fécondité, fait honneur au terrain le plus maigre. La spionie est plus libérale en vin et en grappes volumineuses qu’elle ne l’est par leur quantité, telles sont