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même le froment qu’au coucher des Pléiades ; c’est ce qu’il prescrit dans ces vers : « Mais si vous cultivez votre champ pour y récolter du froment ou le robuste far, et que vous vouliez surtout des épis, attendez que les filles orientales d’Atlas se soient dérobées à vos regards. » Or, les Pléiades se couchent trente et un jours après l’équinoxe d’automne, qui arrive vers le 9 des calendes d’octobre ; on doit donc comprendre que pour les semailles du froment, on peut disposer des quarante-six jours qui suivent le coucher des Pléiades, qui a lieu le 9 des calendes de novembre, au temps du solstice d’hiver. C’est pourquoi les agriculteurs expérimentés s’abstiennent de labourer, de tailler la vigne ou tout autre arbre quinze jours avant et quinze jours après ce solstice. Nous pensons qu’on doit suivre cette pratique pour l’ensemencement d’un sol tempéré et non humide. Au reste, dans les terrains moites et maigres, ou froids et lourds, on sème ordinairement avant les calendes d’octobre, « Pendant que la sécheresse de la terre le permet, pendant que les nuages sont encore suspendus, » afin que les racines des froments aient le temps de se fortifier avant que les pluies d’hiver, les gelées et les frimas ne viennent les endommager. Au surplus, quoique les semailles aient eu lieu en temps opportun, on aura soin d’ouvrir les lires, de multiplier les rigoles, que quelques personnes appellent élices, et de dériver les eaux vers des fossés et loin des grains. Je n’ignore pas que certains vieux auteurs ont prescrit de n’ensemencer les champs que lorsque la terre serait imbibée par les pluies ; je ne doute pas que, si le travail est fait à temps, l’agriculture ne s’en trouve bien ; mais si, ce qui arrive quelquefois, les pluies surviennent tardivement, il sera bon d’avoir