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les collines. Il est important de s’occuper de ce travail au moment du décours de la lune, parce qu’ainsi les grains ne sont pas infestés par les herbes. Par jugère, on emploie vingt-quatre voies pour le coteau et dix-huit pour la plaine. Aussitôt que le fumier est répandu, il doit être enfoui à la charrue, de peur que l’évaporation produite par le soleil ne lui enlève ses bonnes qualités, et pour que la terre, s’y mêlant mieux, s’en engraisse plus abondamment. C’est pourquoi, lorsque les monceaux de fumier seront disposés dans le champ, on ne devra ne répandre que ce que les laboureurs peuvent couvrir dans la journée.

Des espèces de semences.

VI. Après avoir dit ce qu’il faut faire pour préparer le terrain à l’ensemencement, nous allons maintenant parler des diverses espèces de semences. Les premières et les plus utiles aux hommes sont le froment et l’adoréum. Nous connaissons plusieurs espèces de froment, mais on doit semer de préférence celui que l’on appelle robus ; il est plus pesant et plus blanc. Il faut mettre au second rang le siligo, dont la meilleure espèce donne un pain léger. La troisième espèce est le trimestriel ou trémois, ressource précieuse pour les laboureurs qui y ont recours, lorsque les pluies ou toute autre cause ne leur ont pas permis de faire à temps les ensemencements ordinaires : c’est une variété du siligo. Les autres espèces de froment sont de peu d’importance, si ce n’est pour les amateurs qui aiment à en posséder toutes les variétés ou à satisfaire une vaine gloire d’érudition. Quant à l’adoréum, on en compte pour l’usage quatre espèces différentes : le far, qu’on surnomme de Clusium, et qui est d’un blanc pur ; le far qu’on appelle vennuculum et qui est roux, et un autre de couleur