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jugère de cette terre ne demande pas moins de travail qu’une même quantité de terre humide ; mais pour la montagne, il ne faut jamais se départir de tracer le sillon en travers de son talus ; on surmonte ainsi plus facilement les difficultés que présente la pente en même temps qu’on diminue avantageusement la fatigue des hommes et des animaux. Cependant, toutes les fois qu’on procédera au binage, il faudra faire porter l’obliquité des raies tantôt sur le point supérieur de la pente, tantôt sur son point inférieur, afin que la terre soit également ameublie des deux côtés, et qu’on ne retombe pas dans le même sillon. Un champ maigre en plaine, qui regorge d’eau, recevra son premier labour dans la dernière moitié du mois d’août, puis sera biné en septembre, et disposé pour l’ensemencement vers l’équinoxe d’automne. Un champ de cette nature est plus tôt préparé, et demande moins de travail que tout autre ; car trois jours suffisent pour un jugère. Les coteaux dont la terre est légère ne doivent pas être labourés en plein été, mais bien vers les calendes de septembre, parce que, si on le fait avant cette époque, la terre s’épuise, et, restant sans suc, est brûlée par le soleil et se trouve privée du peu de force qu’elle avait. C’est pourquoi on labourera fructueusement entre les calendes et les ides de septembre ; on binera ensuite de manière à pouvoir semer lors des premières pluies de l’équinoxe ; et, ce qui convient le mieux à cette espèce de sol, on sèmera, non sur la lire, mais dans le, sillon.

Comment on fume une terre maigre.

V. Avant de biner un terrain maigre, il est à propos de le fumer : car le fumier est pour le sol une sorte de nourriture qui l’engraisse. On disposera des tas de fumier d’environ cinq modius chacun, plus éloignés dans les. plaines que sur les collines : dans les plaines, l’intervalle sera d’environ huit. pieds, et de six seulement sur