Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs cornes contre le tronc, ou qu’avec l’extrémité du joug ils n’enlèvent soit l’écorce, soit quelque branche. La voix doit les effrayer plutôt que les coups, qui ne seront qu’un remède extrême quand ils refuseront d’obéir. Le laboureur ne devra jamais se servir de l’aiguillon pour diriger les jeunes bœufs : il les rendrait revêches et récalcitrants ; cependant il peut les avertir quelquefois avec le fouet. Il ne les arrêtera jamais au milieu d’un sillon, et ne leur donnera de repos qu’après qu’il sera entièrement tracé : dans l’espoir de relâche, les bœufs franchiront tout l’espace avec plus d’agilité. Il est mauvais de leur faire ouvrir un sillon de plus de cent vingt pieds de longueur, ils en éprouveraient trop de fatigue. Arrivé au détour, le laboureur repoussera le joug en avant, et arrêtera les bœufs pour leur rafraîchir le cou, qui, sans ce soin sagement observé, s’échaufferait promptement, et de là des tumeurs qui feraient naître des ulcères. Le bouvier ne se servira pas moins de la doloire que du soc, afin d’extirper toutes les souches brisées et les racines montantes dont un champ planté d’arbres est embarrassé.

Des soins à donner aux bœufs dételés après le travail.

III. Quand, après le travail, le bouvier aura dételé ses boeufs, il frottera les parties comprimées ; il leur pressera le dos avec la main, soulèvera légèrement leur peau afin de l’empêcher d’adhérer au corps ; car ce genre d’affection est très préjudiciable aux bestiaux. Il leur frottera aussi le cou, et, s’ils sont échauffés, il leur versera du vin dans la gorge : deux setiers suffiront pour chaque boeuf. Mais il convient de ne les mettre à l’étable que lorsqu’ils ont cessé de suer et qu’ils ne sont