Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée

câble des sarments liés ensemble, assez gros pour occuper le fond de la fosse qui en est la partie la plus étroite, et dans laquelle on le presse et l’adapte ; puis on recouvrira les sarments avec des ramilles soit de cyprès, soit de pin, ou, à leur défaut, avec des feuillages quelconques, que l’on pressera fortement avec le pied, et sur lesquels on répandra de la terre. Après cette opération, on établira aux deux extrémités du fossé, comme on le fait pour les petits ponts, deux pierres seulement comme deux piles, sur lesquelles on placera une troisième pierre, afin que cette construction soutienne les bords et empêche qu’il n’y ait encombrement, par l’effet de la chute et de la sortie des eaux. Quant aux terrains couverts de bois et de buissons, il y a deux moyens de les défricher : il faut arracher à fond les arbres et les enlever ; ou, s’ils sont en petit nombre, les couper, brûler ce qui en reste, et enfouir les cendres au moyen du labourage. Le terrain caillouteux sera rendu propre à la culture par l’enlèvement des pierres. S’il y en a une quantité, considérable, on fera comme des constructions dans quelque coin du champ, afin de pouvoir en débarrasser le reste ; ou bien on les enterrera dans une tranchée profonde : ce qu’on ne devra pourtant faire que si le prix de la main d’œuvre n’est pas élevé. Le binage de la terre fera périr les joncs et les herbes. La fougère ne cède qu’à une extirpation fréquemment répétée : l’emploi de la charrue peut remplir le même but, puisqu’il suffit le plus souvent d’en faire usage pendant deux ans de suite pour faire mourir cette plante. On y parvient plus promptement encore, si, durant la même période de temps, on engraisse le terrain et qu’on l’ensemence de lupins ou de fèves, afin de tirer du remède