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rian la permission d’écrire au major Donthorne, de Varneck-Hall (chez qui mistress Catherick avait servi pendant quelques années antérieurement à son mariage), pour lui poser certaines questions.

Je prenais ces renseignements au nom de Marian, et attribuais ma démarche à des affaires d’intérêt personnel et de famille qui pouvaient à la fois l’expliquer et l’excuser. En écrivant ma lettre, je n’étais nullement certain que le major Donthorne fût encore en vie ; je courais simplement la chance qu’il vécût encore, et qu’il pût, qu’il voulût répondre.

Deux jours écoulés, la preuve arriva, sous forme de lettre, que le major était encore de ce monde et tout prêt à nous assister.

Quand on connaîtra sa réponse, il sera inutile d’expliquer et l’idée qui m’avait fait lui écrire, et la nature de mes questions. Sa lettre y satisfaisait par la communication de certains faits importants :

En premier lieu, « feu sir Percival Glyde, de Blackwater-Park, » n’avait jamais mis le pied à Varneck-Hall. Le défunt gentleman était complètement inconnu au major Donthorne et à toute sa famille.

En second lieu, « feu M. Philip Fairlie, de Limmeridge-House, » avait été, dans sa jeunesse, l’intime ami et l’hôte fréquent du major Donthorne. En ravivant ses souvenirs au moyen d’anciennes lettres et documents, le major était en état d’affirmer positivement que, dans le courant du mois d’août 1826, M. Philip Fairlie résidait à Varneck-Hall, et qu’il y était resté pour les chasses, durant le mois de septembre et une partie d’octobre suivant. Autant que le major pouvait s’en souvenir, M. Fairlie était alors parti pour l’Écosse, et on ne l’avait revu à Varneck-Hall qu’après un certain délai ; il y revint alors à titre de nouveau marié.

Prise en elle-même, cette constatation n’avait peut-être pas une bien grande valeur ; — mais se rattachant à certains faits que Marian ou moi savions parfaitement vrais, elle nous conduisit naturellement à une conclusion que nous trouvâmes irrésistible.