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Les livres de M. Dawson mentionnaient très-certainement la reprise de ses visites à miss Halcombe ; mais nous ne pouvions remonter de cette date à celle du départ de Laura sans être aidés pour ce calcul par mistress Michelson, que je savais hors d’état de nous prêter cette assistance. Elle ne pouvait pas dire de souvenir (et qui le peut, du reste, en pareille circonstance ?) combien de jours au juste s’étaient écoulés entre le retour du docteur auprès de sa malade et le départ antérieur de lady Glyde. Elle était bien à peu près certaine d’avoir fait connaître ce départ à miss Halcombe, le lendemain du jour où il avait eu lieu, mais elle n’était pas plus en état de fixer la date de cette communication que de préciser celle du jour précédent où lady Glyde était partie pour Londres. Elle ne pouvait non plus, même avec une exactitude approximative, calculer le temps qui s’était écoulé depuis le départ de sa maîtresse jusqu’au moment où était arrivée la lettre sans date de madame Fosco. Enfin, comme pour compléter cette série de difficultés, le docteur lui-même, s’étant trouvé malade à cette époque, avait omis de mentionner, comme à l’ordinaire, le jour de la semaine et du mois où le jardinier de Blackwater-Park était venu lui rendre le message de mistress Michelson.

Désespérant de trouver assistance chez M. Dawson, je résolus d’essayer ensuite si je pourrais établir, d’une manière certaine, la date de l’arrivée de sir Percival à Knowlesbury.

On eût dit une fatalité ! Lorsque j’arrivai à Knowlesbury, je trouvai l’auberge fermée. Sur ses murailles, de tous côtés, étaient apposées des affiches qui annonçaient sa vente prochaine. Depuis l’ouverture du chemin de fer, me dit-on, la spéculation était devenue mauvaise. Le nouvel hôtel de la station avait peu à peu absorbé la clientèle, et l’ancienne auberge (que nous savions être celle où sir Percival était descendu) se trouvait déjà fermée depuis environ deux mois. Le propriétaire avait quitté la ville, emportant tout ce qu’il possédait au monde, et je ne pus obtenir de personne des renseignements un peu précis sur ce qu’il était devenu. Quatre individus auxquels je