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conduit l’expédition hors de rade. Avons-nous, lui et moi, pris le bon parti dans toute cette affaire ? Je ne puis que l’espérer et demander au ciel qu’il en soit ainsi. La démarche qu’il a faite avec mon secours, peut avoir pour lui des conséquences si graves, que je n’y saurais songer sans une sorte de tressaillement intérieur. Et pourtant, malheureux comme il l’était, comment vouloir, comment souhaiter qu’il restât chez lui ?…

« 16 novembre. » — La voiture est à la porte. Nous partons aujourd’hui, Laura et moi, pour notre visite aux Arnolds.

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Polosdcan-Lodge, Yorkshire.

« 23 novembre. » — Une semaine entière au milieu de ce pays nouveau et parmi ces gens d’une bonté si parfaite, lui a procuré quelque soulagement, mais pas autant que j’en espérais. Je me résous à rester ici une semaine encore tout au moins. Il est inutile de retourner à Limmeridge avant que la nécessité ne nous y force.

« 24 novembre. » — Le courrier de ce matin m’apporte de tristes nouvelles. L’expédition pour l’Amérique centrale a mis à la voile le 21. Nous sommes maintenant séparées d’un brave et loyal garçon ; nous avons perdu un ami fidèle. Walter Hartright a quitté l’Angleterre.

« 25 novembre. » — Tristes hier, les nouvelles sont, aujourd’hui, de mauvais présage. Sir Percival Glyde a écrit à M. Fairlie ; M. Fairlie nous écrit à son tour, à Laura et à moi, pour nous rappeler immédiatement à Limmeridge.

Que peut signifier tout ceci ? Le jour du mariage aurait-il été fixé en notre absence ?