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féroces, on crut que les âmes des morts trouveraient plus de plaisir à boire du sang qu’à manger des légumes. Cette folle et cruelle idée fit que d’abord on répandit sur la tombe le sang des animaux, et bientôt le sang humain. Les femmes, les concubines, les esclaves, les captifs qui avaient appartenu à ceux dont on voulait honorer la mémoire, expirèrent sous les couteaux des sacrificateurs : c’était au milieu de ces affreuses hécatombes, au bruit des gémissemens des victimes, et sur leurs membres palpitans que les amis du mort faisaient les repas funéraires ; c’était alors qu’animés par le vin et par l’horreur du spectacle, ils appelaient le mort ; c’était alors que, croyant voir son âme sous la forme