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devant ce qu’il faut voir sans avoir l’air de regarder, Mme du Hausset offre le type parfait de la subalterne de condition. Elle a les pieds un peu forts, comme les femmes qui se tiennent presque toujours debout ; elle a les mains blanches et soignées, comme doivent les avoir les Lisettes à particule qui pomponnent les maîtresses des rois ; elle a la bouche fraîche, les dents belles, et, sous la cornette, des cheveux châtain haut relevés sur le front, qu’un nuage de poudre, à l’occasion, recouvre et parfume. Nous la supposons ainsi, et d’autres la verront différemment ; et c’est précisément le charme et le piquant de cette physionomie de femme que d’être ainsi, tout à la fois, inconnue et cependant visible pour ceux qui, comme nous, se donnent la peine de la rechercher dans ses Mémoires.

En les réimprimant aujourd’hui, leur nouvel éditeur est sûr d’obtenir le suffrage des curieux de lettres, des amateurs passionnés d’anecdotes, et, pourquoi ne pas le dire ? de tous ceux qui ne dédaignent pas l’intérêt particulier des révélations scandaleuses, considérées comme documents historiques.

Il n’y a pas que de ces révélations-là, du reste, dans le Journal de Mme du Hausset, et la simplicité de son style sans phrases met en évidence la vérité sur toutes choses, l’exactitude de tous les faits.

La société de l’ancien régime se dresse donc devant nous non pas uniquement avec ses vices, ses folies,