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leurs conséquences. Dans la préface qu’il écrivit pour le volume où ce cours fut publié, il fait une critique du principe d’équivalence, qui atteint plutôt la forme que le fond, qui met en évidence le défaut de précision des énoncés ordinaires sans mettre en doute la validité du principe. Il est possible, ainsi que l’a montré en particulier M. Perrin, de trouver une expression générale et concrète sur laquelle ne portent pas des objections de ce genre.

La discussion du principe de Carnot a beaucoup plus d’importance et de profondeur. On était alors en pleine période énergétique, et, sauf quelques rares exceptions, nul ne songeait à mettre en doute la validité absolue de ce principe. On le considérait comme une loi naturelle fondamentale et on se préoccupait beaucoup plus d’en déduire les conséquences, singulièrement riches d’ailleurs, que de le concilier avec les autres parties de la science, avec la dynamique et les théories moléculaires, par exemple.

L’opinion générale considérait ces dernières théories comme trop fantaisistes et trop hypothétiques pour qu’on pût songer à fonder sur elles une démonstration d’un principe déduit directement de l’expérience et en si parfait accord avec elle. Le succès de la démonstration eût semblé tout au plus apporter un argument en faveur des hypothèses faites, et toute contradiction entre elles et le principe, fût-ce dans un domaine inaccessible à l’expérience, eût entraîné leur condamnation. Aussi bien étaient-elles excommuniées déjà au nom des saines doctrines philosophiques. Nous sommes aujourd’hui bien loin de ce point de vue puisque l’expérience elle-même est venue limiter la validité du principe de Carnot et en même temps élever les hypothèses moléculaires au rang de véritables principes.

Il avait été fait cependant, à cette époque, une remarquable tentative par Helmholtz pour fonder une démonstration du principe de Carnot, non directement sur les idées atomistiques, trop discréditées, mais sur des raisonnements généraux de dynamique. L’illustre physicien imaginait des systèmes, qu’il appelait mono-cycliques, dans lesquels certaines parties étaient animées de mouvements rapides qui se poursuivaient sans altérer la configuration du système, analogues par exemple à des rotations de volants ou des circulations de fluide en tourbillons. Il montrait qu’on pouvait, pour de pareils systèmes, définir mécaniquement une fonction jouissant des mêmes propriétés que l’entropie et où le rôle de la température était joué par la force vive de ces mouvements rapides. Mais, puisque