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propriété atomique, fut conduite à la découverte de substances inconnues et à la fondation d’une science nouvelle qu’elle appela Radioactivité. Une idée d’Henri Poincaré avait catalysé tout cela.

VII. — La théorie de Lorentz et le principe de relativité.

L’étude des rayons cathodiques et celle des gaz rendus conducteurs par les rayons de Röntgen ou de Becquerel mit en évidence la structure granulaire des charges électriques, permit d’atteindre dans le corpuscule cathodique l’élément d’un fluide présent dans toute matière, qui n’était autre qu’un des fluides électriques composé d’éléments individuellement accessibles et mesurables.

Une théorie, développée à cette même époque par Lorentz et Larmor, représentait, au moyen de semblables atomes d’électricité et de leurs mouvements, les mystérieuses propriétés électromagnétiques de la matière, le mécanisme intime du courant électrique et le lien jusque-là inconnu entre la matière et les ondes hertziennes qu’elle émet et absorbe. Ces ondes sont émises par des corpuscules électrisés ou électrons en mouvement, et leur absorption est liée aux mouvements qu’elles transmettent aux électrons présents dans la matière qu’elles rencontrent. L’expérience venait, par une heureuse coïncidence, au moment même où ces théories furent développées, atteindre directement les électrons dont elles affirment l’existence.

Un des premiers triomphes des idées de Lorentz leur fut apporté par la découverte de Zeeman sur la modification des raies spectrales d’émission quand la source est placée dans un champ magnétique puissant. Lorentz n’eut pas de peine à montrer qu’il s’agit, au moins dans le cas le plus simple, d’une action du champ magnétique sur les électrons en mouvement dans la source, suivant la même loi qui régit l’action du champ magnétique sur les rayons cathodiques.

Lorentz avait édifié sa théorie sous l’empire d’une préoccupation constante : celle de représenter les phénomènes électromagnétiques et optiques dans les corps en mouvement, en particulier l’aberration astronomique et l’entraînement partiel des ondes, prévu par Fresnel et observé expérimentalement par Fizeau. Il y parvint, grâce à l’hypothèse qui fait de la matière un système de particules électrisées en mouvement dans un éther immobile.