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à la solution des problèmes de diffraction tels que les posait l’ancienne optique, c’est-à-dire sans qu’on ait à faire intervenir les propriétés physiques de l’écran diffringent. Puis, à propos des remarquables expériences de M. Gouy sur la diffraction éloignée produite par une lame aiguë d’acier introduite au foyer d’un faisceau lumineux convergent, il avait montré, toujours au moyen du même instrument analytique, la nécessité pour interpréter les faits observés de se placer au point de vue de la théorie électromagnétique et de tenir compte des conditions imposées à la surface de l’écran par les propriétés physiques de celui-ci, sa conductibilité électrique, par exemple.

Il arrivait ainsi à rendre compte, au moins qualitativement, beaucoup mieux que ne pouvaient le faire les théories optiques anciennes, des phénomènes de polarisation observés par M. Gouy sur la lumière diffractée en arrière de son écran.

Ainsi préparé, Poincaré attaqua d’abord, en 1904, le problème fondamental de la télégraphie sans fil, la question de la diffraction des ondes hertziennes autour d’un obstacle sphérique puis le reprit en 1909 en utilisant l’équation de Fredholm. Il réussit à dégager des résultats importants : par exemple à mettre en évidence des phénomènes particuliers de résonance entre la perturbation diffractée et l’obstacle, des renforcements locaux pour certaines périodes particulières.

V. — La télégraphie et l’électrotechnique.

On voit par les exemples précédents que le lien étroit existant en électricité entre la théorie et la technique avait conduit Poincaré à se poser des problèmes immédiatement utiles dans les applications, comme celui de la résolution de l’équation des télégraphistes ou celui de la diffraction des ondes hertziennes. Toujours épris de réalité, il alla plus loin encore dans cette voie et fit beaucoup pour éclaircir le langage que parlent les techniciens, pour le rendre plus conforme à la théorie précise. Il est en effet nécessaire pour les besoins de la pratique, économe de temps, de traduire les lois générales sous une forme aussi concrète et rapidement maniable que possible ; malheureusement il est rare qu’on ne trahisse pas ainsi quelque peu la vérité, qu’on n’en masque pas certains aspects. De