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qui venait de sonner ne s’était présentée devant lui dans un moment plus opportun ; une lettre fut bientôt ouverte. Voici ce qu’elle contenait :

« Mon cher ami, prêt à partir pour, etc., où je reste trois semaines, j’ai à te dire que, etc.

» Signé Trois étoiles.

» Post-scriptum. Fais-moi le plaisir de m’envoyer deux douzaines de crayons, et de monter mes chevaux le plus souvent que tu pourras ; tu sais qu’ils sont à toi et que cela m’oblige. Adieu, au revoir, Garnier. »

Que pensez-vous que fit Garnier ? qu’il se montra joyeux, qu’il courut à son habit vert ? Il ne se montra point joyeux ; il courut à son habit vert, c’est vrai, je n’en disconviens pas, mais il fronça les sourcils : ses mains allèrent naturellement s’enfoncer dans ses poches, comme pour en braver la profondeur. Son menton disparut dans sa cravate, sa clef dans son gousset ; et au moment où il tira sa porte, en disant à François de le suivre, l’ariette la plus folle s’élança de ses lèvres entr’ouvertes.

Je vous prie de remarquer que je ne plaisante point, et que cette histoire n’est point un conte. Garnier demeure rue Poirée ; sa famille est de Lons-le-Saulnier.

Dès que Garnier fut chez trois étoiles, il monta à cheval. Dès qu’il fut à cheval, il fut au bois ; dès qu’il