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— LE LIVRE DES FEMMES. —

tré ainsi, se fût dit : Voilà un pauvre insensé qui se traîne à genoux. — L’autre nuit, ceux qui m’auraient aperçu, me glissant sur la frise de votre maison pour vous jeter mes fleurs, auraient crié : Voilà quelque voleur furtif qu’il faut tuer. Et je serais tombé mort sous les coups de feu. — Vous quitter !… et où irais-je ? Je n’ai mon foyer domestique ni sur la terre d’Italie, ni en Espagne, ni en France votre patrie, ni dans aucun royaume d’Occident. Ma sphère était l’Orient… Aujourd’hui, c’est le climat de Terracine. Mes étoiles sont vos yeux, mon air embaumé, c’est votre souffle ; mon firmament, c’est la splendeur de votre front. Voyez-vous, m’empêcher de vous dire que je vous aime, serait me livrer enchaîné au vautour du Caucase. Que vous fait cette parole : Je vous aime ? Vous l’ai-je demandée pour moi, ô souveraine ? vous ai-je dit : Don-