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— LE LIVRE DES FEMMES. —

dit, enveloppaient la maison qui n’avait de vue que sur la mer.

Toutes les heures que madame de Vély (car il faut dire son nom) ne donnait pas à l’éducation de sa fille Adda, elle les consacrait aux arts, qui sont aussi des passe-temps ; et, en effet, les mois passaient devant elle avec rapidité, mais avec un calme qu’elle n’avait jamais connu en France. C’est que sous le ciel d’Italie il est plus de rêveries pour une âme contemplative que sous aucun climat du monde : là, on s’inonde de soleil et de brises embaumées ; là, les yeux sont enchantés et la tête se perd d’extase et de poésie.

Madame de Vély passait une partie des soirées d’été sur un balcon de marbre qui dominait le golfe ; Adda jouait et courait dans le salon, faisant grand bruit au milieu de ses poupées et de ses villages de carton, tandis que sa mère causait avec madame Beaumont ou jouait de la harpe.