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— LA PREMIÈRE RIDE. —

dit-elle ; votre notaire même l’a prévenu qu’il eût à retirer de chez lui tous les papiers relatifs à votre mariage, mais il n’en a encore rien fait et il est venu ce matin chez moi. »

Mon émotion fut extrême.

« Je balançais à vous parler de cette visite dont je n’ai pas été contente ; pourtant je crois vous devoir toute la vérité. M. de Seignelay m’a paru plus piqué qu’attendri de votre lettre. Il ne m’a point caché qu’il croyait que c’était une ruse pour le punir d’une infidélité où son cœur n’est pour rien. Je l’ai prié de me faire grâce des détails. Il m’a semblé, du reste, convaincu qu’il vous ramènerait facilement, et j’allais monter en voiture quand on m’a apporté cette lettre pour vous.

— Je ne la lirai point, Mathilde, répondis-je, non que je ne sente encore mon cœur bien faible pour celui que j’ai aimé ; mais tant d’agitations et de combats m’ont telle-