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— LA PREMIÈRE RIDE. —

ôe bien et rendre service à un ami.

— Arthur a le cœur noble et généreux ! m’écriai-je.

— Vous l’aimez, et vous voulez le juger ! s’écria-t-elle avec un fin sourire. Mais, dites-moi, quel jour recevez-vous maintenant ? Je veux me rejeter dans le monde, jouir de mes dernières belles années ; je puis encore danser, je n’ai pas une seule ride. »

Mathilde s’était levée et replaçait son chapeau pour me quitter ; sans cela il eût été impossible qu’elle ne remarquât pas l’impression pénible que je reçus de ses paroles ; je ressentis même un mouvement fort vif d’humeur contre elle ; mais je me reprochai promptement cette injustice, et lui parlai avec chaleur de mon intérêt et de mon amitié.

Quand Mathilde fut partie, je me trouvai moins abattue. Sa conversation remplie de frivolité, et en même temps de