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— LE LIVRE DES FEMMES. —

amèneront leur ruine. S’arrêter sur le bord de l’abîme est impossible ; le premier des deux qui donnerait l’exemple d’une réforme à l’autre, lui paraîtrait trop ridicule.

Cependant les torts de M. de Golzan causèrent, à leur début, de vifs regrets à Isabelle. Trop fière pour se plaindre ou pour vouloir souffrir dans son amour-propre, elle a long-temps affecté l’indifférence, et l’indifférence est arrivée. Puis on vit dans le monde madame de Golzan, coquette, légère, s’entourer d’hommages, perdre cette dignité qui protège la réputation d’une femme contre d’injustes atteintes.

Les assiduités de M. de Celnarre flattèrent son orgueil. M. de Celnarre, hostile envers tout le monde, d’une causticité que son esprit rendait redoutable, se montrait humble, soumis au moindre signe de madame de Golzan. Les sarcasmes mordans qu’il faisait impitoyablement tomber sur toutes les femmes servaient à donner du