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— LE LIVRE DES FEMMES. —

mes d’une lyre qu’on reconnaissait aussitôt, et dont l’inspiratrice, toujours émue, s’apercevait dans un tableau enchanté, au demi-jour des globes voilés de la lumière, parmi les guirlandes de fleurs et les colonnes d’albâtre.

Une figure toute blanche et toute gracieuse s’avança vers moi en même temps qu’il me conduisait vers elle. Elle me prit la main et me regarda, et son sourire était d’une magie et d’une douceur ineffables. « Qu’avez-vous ? » me disait-elle. Je ne répondis pas. « Qu’aimez-vous ? » reprit-elle encore : « Tout ce qui est beau, » lui répondis-je en la regardant.

Mais déjà nous n’étions pas seuls ; une cour nombreuse s’assemblait autour de l’enchanteresse, et je me retirai en arrière de la foule, à laquelle, ou aux anges, souriait demi-rêvant le bon génie.

Quand elle eut dit un mot bienveillant à chacun, qu’elle eut éclairé de son sou-