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— LE LIVRE DES FEMMES. —

il l’aimait. Elle était charmante, pleine d’esprit et de bonté, peignait parfaitement ; sa voix était délicieuse : ce serait l’ange d’un ménage. Cette nonchalance elle-même, cette passion qu’elle semblait avoir de rester toute la journée étendue sur un canapé, ne lui déplaisait pas ; il savait qu’il y a plus d’amour et plus de grâce dans une femme faible et délicate que dans ces femmes robustes, dont la santé vous fait honte, et qui vous dépassent de la tête.

Il lui restait à percer le mystère de la solitude dont elle était environnée ; mais il espérait se le faire expliquer plus tard.

Il retourna le lendemain chez Lucie. Il vit clairement qu’il était attendu ; il en fut enchanté Pour la première fois, le sentiment prit un peu plus de place dans la conversation ; Théodore hasarda quelques mots tendres qui semblaient glisser ina-