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pût se contenter de s’emparer de quelques pièces de canon, et pour qu’il ne fût pas nécessaire de l’intimider en trouvant l’occasion d’une répression.

Quoi qu’il en soit, malgré l’avortement des premières tentatives de négociations, M. Clemenceau ne s’était pas découragé ; il avait obtenu du gouvernement la promesse formelle que rien ne serait tenté avant qu’on l’eût prévenu : il avait pu apaiser les esprits dans Montmartre avec cette promesse ; le 17 mars au soir, l’affaire semblait perdre toute importance, et les journaux conservateurs eux-mêmes constataient que les canons n’étaient pas gardés, — quand, le 18 au petit jour, la troupe envahit la butte encore endormie, saisit et désarma les postes, s’empara des canons, et, bientôt entourée par la foule, les femmes mêlées aux gardes nationaux, reçut l’ordre de tirer.

On sait comment la troupe refusa de tirer et se confondit dans les rangs du peuple. Quelques heures suffirent pour faire tourner en désastre la tentative de coup de force. Quelle était la situation du maire de Montmartre ? Trompé par le gouvernement, il semblait avoir trompé la population en l’amusant de paroles