Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/288

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

gouvé, M. de Sacy lui-même. Il s’était trouvé, rue Saint-Marc, placé à côté de l’auteur du Misanthrope et l’Auvergnat, et ce voltairien de Labiche lui avait parlé de l’auteur de Candide, comme il parle, d’une façon irrésistible. « Mais il est des plus séduisants ! dit M. de Sacy à M. Legouvé. Mais il faut lui réserver le premier fauteuil ! » M. de Sacy fit mieux : il lui céda le sien. Je gage qu’il s’était dit que personne mieux que Labiche ne le pouvait embaumer avec plus d’esprit et plus de cœur.

Encore une fois, d’ailleurs, il eut là pour parrain Augier, avec qui il a écrit une comédie ironique et supérieure, le Prix Martin, comme avec cet amusant Philippe Gille il a écrit une bouffonnerie entraînante, les Trente Millions de Gladiator. Le soir de la première représentation du Prix Martin, ce bon grand géant de Gustave Flaubert criait bravo et disait : « C’est du Molière !… »

« Vous me demandez, me disait Labiche naguère, ce qui a décidé notre collaboration avec Augier ? Je n’en sais rien. Augier non plus. Ou plutôt nous le savons tous les deux, c’est l’amitié. »

Labiche, comme Émile Augier et comme