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flétrissure à la mémoire de Napoléon Ier, le plus grand malfaiteur du siècle. » Ceci est une de ces formules nouvelles dont je parlais tout à l’heure. Paradoxe hier, elle est aujourd’hui une vérité bien établie. Paradoxe, malheureusement elle l’était encore, en ces temps de naïveté relative, pour nombre de républicains. Parce que Victor Hugo avait appelé le neveu « Napoléon le Petit », et parce qu’il avait témoigné à l’oncle une indulgence parfois excessive, on se croyait obligé d’admettre un Napoléon le Grand.

L’Homme de Décembre, lui, n’avait pour l’Homme de Brumaire qu’une sympathie médiocre. Il s’estimait un arrivé, et le tenait pour un parvenu. En 1869, il ne célébra point le centenaire de son oncle, et sur la colonne il remplaça par un César quelconque le Petit caporal dont le chapeau et la redingote grise rappelaient trop sans doute, à lui et à tous, ses grosses farces de jeunesse, Boulogne et Strasbourg. Mais le cri de Naquet retentit, formidable, à son oreille. Il comprit qu’un des plus grands méfaits reprochés au plus grand malfaiteur de ce siècle était l’invention de la dynastie napoléonienne, et il jugea bon de simuler l’indignation. Puis la formule nouvelle