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phrase de Goethe et remercier les vieux prêtres de Tréguier des vertus de cœur et d’esprit qu’ils lui ont données sous le couvert d’une théologie que leur élève a depuis jugée insuffisante.

Les jours se passent, la quinzième année arrive. Toutes les circonstances extérieures et intérieures paraissent destiner le jeune homme à l’humble et paisible fortune d’un curé de campagne. Le hasard en décide autrement. Mgr Dupanloup, alors simple abbé, mais déjà enflammé du zèle de direction et de propagande dont il devait brûler jusqu’à sa mort, gouvernait à Paris le petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Sa grande préoccupation était de racoler un peu partout des élèves remarquables et dont il pût un jour faire des prêtres éminents. Le palmarès du collège de Tréguier tomba sous les yeux d’un des amis que l’ardent supérieur employait au recrutement de sa jeune armée. Le nom d’Ernest Renan revenait dans ce modeste registre des triomphes scolaires avec une si évidente supériorité que l’attention de l’ami de l’abbé Dupanloup s’en éveilla. Renseignements furent pris, et une bourse offerte à l’écolier. C’était en 1836. Il avait alors quinze