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dernier commençait ses études au petit séminaire de Tréguier.

Ce fut la seconde influence qui inclina l’esprit de M. Renan vers les contemplations de la vie morale. Dans ces premières années de collège, si dures à beaucoup d’enfants délicats, que la brutalité de l’existence commune écœure et que l’indifférence des maîtres décourage, le petit garçon de Tréguier eut devant les yeux la vertu simple mais profonde, et autour de lui la sympathie naïve mais réchauffante, de bons et dignes prêtres, demeurés fidèles aux meilleures traditions du clergé provincial. « Ils m’apprirent le latin, dit M. Renan, dans ses Souvenirs, à l’ancienne manière, qui était la bonne… Mais ils cherchaient par-dessus tout à former d’honnêtes gens… Ainsi, au lendemain de la Révolution de 1830, l’éducation que je reçus fut celle qui se donnait il y a deux cents ans dans les sociétés religieuses les plus abritées… » Et plus loin, résumant d’un trait l’impression durable et totale que cet enseignement fit sur sa jeune pensée, il déclare avoir été persuadé par ses maîtres de deux vérités absolues : « la première, que quelqu’un qui se respecte ne peut travailler qu’à une