Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

action célèbre dont le rejet par cette Assemblée, dite nationale, ouvrit l’écluse aux torrents de sang prédits par M. Thiers. Tant que n’eut point commencé, abominable, irréparable, dans la lice étroite concédée par les spectateurs germains, la civile bataille, on entendit, par-dessus le choc des passions exaspérées, vibrer leur ferme éloquence. Puis, quand tout espoir fut perdu, frémissant et haussant les épaules : « En vérité, ces gens-là sont fous ! » cria Floquet à l’Assemblée de Versailles. Ce cri, toute la France le pensait, toute la France le répéta, et l’histoire lui ouvrira son écho sans fin.

Puis Floquet, Lockroy et Clemenceau donnèrent leur démission. « Nous jurons, écrivirent Lockroy et Floquet, devant la nation que nous n’avons aucune responsabilité dans le sang qui coule en ce moment. Mais puisque malgré nos efforts passés, malgré ceux que nous tentons pour arriver à une conciliation, la bataille est engagée, nous, représentants de Paris, croyons que notre place n’est plus à Versailles. Elle est au milieu de nos concitoyens, avec lesquels nous voulons partager, comme pendant le siège prussien, les souffrances et les périls qui leur sont réservés. Nous n’avons plus d’autre