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toutes les vérités importunes, engager à chaque instant, en petit nombre, la lutte entre une majorité encore populaire, — et cela alors qu’il serait si facile et si profitable de suivre le courant, — c’est assurément un rôle qui n’est pas de nature à tenter beaucoup de caractères.

On put voir où l’on allait, dès que l’homme qui avait été le chef reconnu du parti républicain pendant le 16 mai, évita, après la victoire, de prendre le pouvoir et ne voulut exercer sa grande influence qu’à l’abri de ministères plus ou moins voisins du centre gauche. M. Clemenceau signala la situation dans des discours adressés à ses électeurs ; en même temps, il sentit le besoin de s’appuyer sur un journal. Ainsi fut fondée la Justice. Mais il n’avait pas, pour cela, l’intention de prendre habituellement la plume de journaliste ; c’est à la tribune que s’exerçait son action. Il eut d’abord à soutenir des combats singulièrement difficiles, notamment quand il attaqua les brutalités de la préfecture de police de M. Andrieux, quand il dénonça, dès son origine, le ministère Jules Ferry, quand il signala les envois de poudre à la Grèce. Mais les événements marchaient. Ses discours sur la revision, sur la manœuvre des élections