ce qu’Antoine a bien pu faire de son célibat, pour être aussi… inculte. »
Minne pense peu à Antoine, d’ordinaire. Il lui arrive de l’oublier, et aussi de l’accueillir joyeusement, comme s’il était encore le fraternel cousin d’avant… Aujourd’hui, lorsqu’il rentre affamé, fleurant le palissandre et le vernis, son bavardage heureux et pressé échoue contre le mutisme de Minne, un mutisme à petite bouche pincée, à sourcils excédés…
— Qu’est-ce que tu as ?
— Rien.
Elle n’a rien. Elle en veut à Antoine du rendez-vous que lui donne Jacques cet après-midi. Ce petit tient de la place ; il supplie, il s’impose, il se plaint… Il ne fait pas l’affaire. C’est le baron Couderc, évidemment… « La belle avance ! » songe Minne. « Ça m’amuserait si je le volais à quelqu’un, ou bien si je pouvais le dire à Irène Chaulieu… Mais pour moi, qu’il soit le baron Couderc ou le blan-