que je vous quitte ? L’air du soir est trop vif pour vous.
Il avale sa salive en un mouvement de cou pénible, et son sang monte d’un jet à ses joues, leur restitue une jeune transparence.
— Minne… vous exagérez !
— S’il vous plaît ?
— Vous exagérez… le… l’insouciance que vous avez de moi. Il me faut une explication !
— Non.
— Si… tout de suite ! Vous ne voulez plus me revoir ?
Elle a lâché les plis de sa robe, reste droite devant lui, ses poings serrés au bout des bras pendants. Il revoit le terrible et tentateur regard de bas en haut qui le défie.
— Répondez ! crie-t-il tout bas, à moitié fou.
— Je ne vous aime pas… J’ai horreur de vous, de votre souvenir, de votre corps. J’ai horreur de vous !
— Pourquoi ?
Il redit « pourquoi » en remuant le menton