voilette, détaille avec un calme plaisir le maquillage voyant des joues et des lèvres, l’excès des bijoux du col et des mains nues, douteuses.
Minne attend que Maugis, debout derrière elle, reprenne leur flirt… Il la couve, paternel, d’un regard dont l’alcool a terni le bleu naïf. Son caprice, vite allumé, se traduisait, l’autre soir, par des mots imagés et rapides, offensants, drôles à tout prendre…
Aujourd’hui, il se tait, cherchant à retrouver, sous la robe tailleur, la ligne tombante des épaules nues, les bras pâles et veinés, les deux petites salières attendrissantes…
Son mutisme déconcerte la vieille expérience de Minne… Patiente, elle s’occupe au tournoiement des patineurs.
Cela, du moins, est nouveau, un peu étourdissant à regarder, et de minute en minute plus captivant. Minne se surprend à suivre, d’une inclinaison du buste, ce même élan qui couche tous les patineurs comme des épis sous le vent.