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LA FIN D’UN TOUR DE FRANCE

28 Juillet 1912.

— En allez-vous de d’là, bon Dieu ! Ils viennent, ils viennent !

Nous ne bougeons pas. Nous restons muets et dédaigneux dans l’automobile, rangée au bord de la route, près du passage à niveau de Villennes. Une heure d’attente nous a édifiés sur la valeur de cet avertissement, jeté en passant par des bicyclistes. Ils sont rouges, excités, suants ; ils arborent de petits drapeaux à leur guidon et pédalent très vite, en criant des choses péremptoires. Ce ne sont pas des éclaireurs, ce sont des