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tua pour elle et qui se défend d’être son amant. Il est toujours là, si pâle, si inerte, comme oublié. Mais il l’écoute parler, elle. Il tressaille et se dresse automatiquement quand on l’interpelle, puis il retombe, penché, tendu vers le délice d’entendre enfin la voix qu’il aime…

Durant la suspension d’audience qui suit sa déposition, Mme Guillotin se repose à la façon des athlètes pendant les trêves d’une lutte. Molle, détendue et laissant aller tous ses muscles, dormir toutes ses forces, elle attend le défilé des témoins. Craignait-elle cette théorie blême de domestiques renvoyés, de voisins venimeux, ce valet de chambre ricaneur et peureux, cette jeune Allemande indécise, et Mlle Laudereau balbutiante, tous ceux qui ont versé à l’instruction, contre Mme Guillotin et Paul Houssard, des flots de fiel, et qui se taisent maintenant, à la barre, qui reculent, balbutient, oublient, se rétractent et filent, le dos rond, sous le grand jour de l’audience ?