me prendre… Je regarde follement le joujou noir…
Un pas vif frôle le tapis… Ah, mon Dieu, c’est Claudine ! Que je suis contente, que je suis contente !
Je me jette à son cou avec un tel « Ah ! » de délivrance qu’elle s’écarte un peu, étonnée.
— Annie… qui attendiez-vous ?
Je presse ses mains, je passe mon bras sous le sien, je la pousse vers le canapé de canne dorée, avec des gestes nerveux qu’elle écarte doucement, comme inquiète…
— Qui j’attendais ? Personne, personne ! Ah ! que je suis heureuse que ce soit vous !
(Un soupçon assombrit ma joie) :
— Claudine… on ne vous envoie pas ? vous ne venez pas de la part de… ?
Elle lève ses sourcils déliés, puis les fronce d’impatience :
— Voyons, Annie, nous avons l’air de jouer la comédie de société… vous surtout ! Qu’est-ce qui se passe ? Et que craignez-vous ?