des bêtes heureuses, la joie qui aveugle et colore à la fois !
Il pleut, et tout en est pire. J’allume tôt la lampe, et je m’enferme, à peine rassurée par les lourds volets pleins, par le bavardage à pleine voix de Léonie avec la petite de la jardinière. Le feu craque, — il faut du feu déjà — les boiseries aussi. Quand la flamme se tait, le silence bourdonnant emplit mes oreilles. Les pattes onglées d’un rat courent distinctement entre les lames des plafonds, et Toby, mon unique petit gardien noir, lève une tête féroce vers cet ennemi inaccessible… Pour Dieu, Toby, n’aboie pas ! Si tu aboies, le silence fracassé va tomber en éclats sur ma tête, comme les plâtras d’une maison trop ancienne…
Je n’ose plus me coucher. Je prolonge ma veillée devant le feu mourant, jusqu’au bout de la lampe, j’écoute les frôlements veloutés, l’haleine du vent qui pousse les feuilles sur le gravier, tous les pas des bêtes menues que